Les yeux bandés.
Inerte.
Un silence pesant. Lourd. Oppressant.
Suivant la forme de mon bras. Cette lame aiguisée effleure la fragilité de mes forces.
« Quel ennui. Je t’ai connu plus vivace. »« ALLEZ ! BOUGE-TOI. PARTAGE TA SOUFFRANCE. Je saurais… Y faire.»Un rire gras. Malsain.
A quoi bon combattre.
Ce bourreau est maître des lieux.
« T’AS PERDUE TA LANGUE ? MONTRE-MOI ce que t’as dans le ventre Sous-Race ! »Qu’il en soit ainsi. Concentrée sur la voix de mon interlocuteur.
Je racle ma gorge asséchée. Recherchant au plus profond de mon estomac une quelconque glaire. Et je crache.
« Je te prends au mot.»Et la lumière fut.
Instinctivement je ferme les yeux.
L’ennuie s’estompe.
Le regard mauvais.
Une présence menaçante.
« Le jeu ne fait que commencer. »Cette lame si familière me taraude la joue gauche.
Shliiiiink !SHLIIIINK !J’émerge brutalement.
Je reprends mes repères.
Réorganisant les éléments du souvenir et ceux de la réalité.
« Où suis-je… »Une commode sur ma gauche.
Du bruit. Des paroles. Des voix.
Une présence menaçante.
Je ne suis pas seule.
Je suis là. Dans cette étrange maison. Sans issue.
Prenant mon courage à deux mains. Je me relève. Fuyant dans un coin éloigné.
J’écoute. En silence. Et j’observe.
Toutes ces personnes semblent être confuses.
Et ce géant asticot rouge.
A l’origine de mon amnésie.
Réveillant en moi des traumatismes passés similaires.
Qu’il est inquiétant. Effrayant.
Une seule issue. Portant sur le néant absolu.
Je suffoque dans cette pièce étroite. Sans nature. Sans air. Sans… Sans…
Il me faut sortir. Vite.
La grosse masse de muscle rougeâtre du groupe me jette avec une telle brutalité que je n’ai le temps de me poser davantage de question sur ce qui m’attend.
Désormais seule. Le regret n’a pas le temps de germer.
De la lave. Un chemin de pierre.
A mon réveil. Par terre. Inanimé. Deux elfes sont là.
Soulagement.
« Je ne sais plu comment je me suis retrouvée par terre… »Et le groupe se recompose plus les minutes passent.
Des combats. Du sang. De la violence. De la méchanceté. Le bruit des lames qui s’entrechoquent.
Je reste près de Veline et d’un elfe borgne en armure.
[ Veline ]Veline marche sur la lave. Vers une créature ressemblant fortement à un poireau.
A cet instant. Je ne parviens plu à faire la différence entre illusion et réalité.
Je me perds. Je divague. Accompagnant le groupe sans grande conviction.
Le mal me nargue. La cruauté suinte en ces lieux. L’esprit continuellement mis à l’épreuve.
Insoutenable circonstance.
Défendre sa vie quoi qu’il en coûte. Défendre celle d’autrui quoi qu’il advienne.
Tous impuissant de voir qu’avec la pensée l’on peut réparer une défaillance physique. Bruce, pris aux pièges dans la lave, retrouva ses jambes par la volonté.
Incompréhension.
« Comment est-ce possible. »Et l’asticot rougeâtre prit la place du poireau.
Et la violence fut.
La logique apparut.
Un groupe hétérogène pour ne former qu’une force.
Une vision fugitive…
Un dragon d’argent. Trois œufs. Une grotte.
Puis le bois des Murmures.
« Liberté, me voilà »Sans réfléchir. Je fuis égoïstement.
L’instinct de survie.
Depuis. Je prie pour toutes ces personnes. Espérant que la mort les a épargnés.
Je reste reculée de la cité.
La peur… L’angoisse… La vulnérabilité…
Croyant en la stabilité. Me voici fragilisée. Se reconstruire. Avoir la vie devant soi. Le temps n’a pas d’importance. Le résultat. Oui.
Ancêtres. Parents. Peuples elfiques. N’ayez crainte. Toute épreuve à ses bienfaits.