[BG] Ashrakh*

https://www.youtube.com/watch?v=SmijKjosplM&feature=related

Les ténèbres...
Suis-je mort ?
La douleur...
Je suis conscient...
Je cligne des yeux
La pluie...
La boue...
Je secoue la tête pour m'éclaircir les idées...
la douleur...
Mes cheveux humides, couvert d'un mélange de sang et de boue...
Tout mon corps est lourd, comme dans un rêve...
Plutôt un cauchemar qui recommence...
Une odeur de bois calciné assaille mes sens...
J'entends les crépitements des flammes...
Un goût métallique envahit ma bouche...
Je crache du sang...
Je me souviens...

Tout a été si rapide, si brutal...
Je serre les poings...
Cette communauté a payé le prix de son hospitalité...
Et tout est de ma faute...

Mon cœur se serre...
Des larmes coulent le long de mes joues...
Même elle...
Elle qui m'a sauvé d'une mort certaine...
Qui m'avait redonné goût à la vie...
Je n'ai pu la sauver...
Elle est morte sous mes yeux...
C'est ma faute...

Les humains...
Ils sont arrivés à pied et sur des montures bardées de métal...
Ils étaient si nombreux et nous si désemparés...
Ils étaient partout à la fois, lardant des innocents de coup d'estoc et de taille...
Tout est de ma faute...

Je maudit le jour de mon évasion...
J'ai été leur prisonnier, nous étions les derniers d'une communauté qui a subit
le même sort...
Ils nous nommaient les déchus, cela trouve une signification
dans ma langue "Ashrakh"...
Traité comme des bêtes, jetés dans une arène pour leur arracher des rires grossiers
et cruels...
Luttant chaque jour pour obtenir leur restes...
Le soir, couverts de haillons et grelottants dans une cage balayée par les rafales
de vent et battue par la pluie...
Nous qui étions en parfaite harmonie avec la nature nous sommes devenus moins que
rien...
Forcés par la faim la détresse et le désespoir, ils ont réussit à nous faire
s'entretuer pour leur plus grand plaisir...
J'ai tué les miens...
Je n'avais pas d'autre choix...
Leurs visages tristes et dénués d'espoir hantent mes nuits...
Certains semblaient me remercier en mourant...
Je n'ai pas pu...
Non, je ne pouvais pas me laisser mourir...
J'ai tout fais pour survivre...
Je me suis damné...
A jamais...

Et je me suis enfuis...
Poursuivit par des molosses couvert de cuir clouté accompagnés de leurs cruels maîtres...
Plus mort que vif, j'ai pu les égarer dans la forêt...
J'ai alors décidé de me réfugier dans la communauté la plus proche...
Mourant et affamé ils m'ont recueillit ...
Une elfe s'est occupé de moi...
Elle était l'incarnation même de la douceur...
Elle m'a soigné, nourrit sans jamais me poser de questions...
Les jours, les semaines puis les saisons passèrent...
Mes sentiments pour elle trouvèrent leurs échos...
Progressivement, je repris goût à la vie...
Ainsi, je guérissais lentement du souvenir du massacre des miens par les humains...
J'ai tenté de les avertir de l'ambition dévorante de ces derniers...
En vain...
Il m'ont répondu qu'ils vivaient en paix et ne constituaient pas un danger...

Un jour, un groupe d'humains en armes est arrivé...
Leur chef a prétendu détenir l'autorité sur ces terres...
Nous devions partir ou se plier à ses lois...
Levant bien haut son symbole de pouvoir ayant la forme
d'un parchemin avec un sceaux de cire couleur carmin...
Je ne connaissais que trop bien ce symbole...

J'ai parlé et l'homme m'a aperçu...
Moi l'elfe à la peau sombre, le déchu, l'Ashrakh...
Il a ordonné de me constituer prisonnier et a accusé la communauté d'héberger
un monstre...
Contre mon grès, ma nouvelle famille a refusé de me livrer...
L'humain entra dans une vive colère mais rebroussa chemin vers sa demeure de pierre...
Le village envoya un émissaire afin de trouver une solution pacifiste...

La réponse je l'aperçois maintenant dans toute son horreur...
Tout n'est plus que cendres, mort et désolation...
Rien ne les arrêtera...
Ils ne comprennent que la force...
J'userais donc de la seule chose qu'ils soient en mesure de comprendre...
Je fais le serment de tout faire pour précipiter leur perte...
Je ne mérite plus de porter mon nom, désormais je suis un déchu...

Le sang des miens réclame vengeance et je ne resterai pas sourd à cet appel...