La colére des eaux

L'homme transpirait sous sa cotte de maille légére, ses avants bras irrités lui rappelaient sans cesse les écailles vert d'eau qui avaient commencé à les recouvrir depuis la base des poignets.
Encore un effort et il serait en sous colline, pas le moment de lâcher...
Sans s'en rendre compte il s'était rapproché de la rive, sans doute l'influence du maudit croc, et l'homme lâcha un juron à faire rougir une fille de joie quand il entendit les sifflements....
D'imprudences en échecs il se retrouvait au bord de l'eau, bien trop proche bien trop...il partit d'un élan renouvelé vers le haras non loin espérant y trouver refuge ,en sauta la clôture quand il se rendit compte d'une présence.
Un homme et une femme qui devisaient vers la barriére le regardérent étonnés , puis affolés quand apparurent les premières créatures écailleuses...
Le combat fut bref et sanglant, pour l'homme il finit au plus mal, un carreau dans les poumons et déja de l'écume rosâtre au bord des lévres... il ne put que prononcer que quelques mots avant de s'effondrer ....

Samar le meunier n'avait pu que fuir, il se tenait vers la roue à aubes du moulin lorsque l'eau s'était mise à bouillonner et que les écailleuses créatures avaient jailli.
C'est en hurlant de terreur qu'il fit son entrée en ville.
Quand enfin il put revenir accompagné de soldats des lames envoyés pour enquéter le moulin était désert, de nombreux cadavres de créatures écailleuses encore là et qui commençaient à sentir...
Entre les batiments un grand pic dressé ou se voyaient encore, grimaçantes figures empalées, les tétes tranchées de sa femme et de ses enfants.
Samar poussa un hullulement de détresse avant de se jeter à terre maudissant les dieux et souhaitant mettre fin à ses jours. Les soldats dûrent le maitriser avant de fouiller le moulin.
Les piéces aux portes défoncées n'étaient que chaos et limon, la réserve gluante de farine humide tous les sacs ayant été éventrés, les placards vidés de leur contenu....Les créatures qui avaient fait cela avaient été sans pitié et sans doute pleines de rages. L'un des soldats se mit à prier nerveusement Fulrim en trouvant les corps massacrés de la famille de Samar. jusque là la fureur des créatures avait été abjecte...
Mais au delà du massacre des jours difficiles se profilaient pour la ville, car sans farine point de pain, Samar fut ramené en ville afin d'y etre examiné par les Sages de la Tour des âmes....

La cité commencant à connaître des problêmes de ravitaillement en pain, un meunier a été mis en place au moulin, accompagné d'une escorte de lames.
Des patrouilles de lames ou d'enforceurs se sont faites plus fréquentes et ont deja essuyés des attaques de la part des hommes lézards qui frappent sournoisement puis disparaissent dans les eaux, de nombreux blessés sont à déplorer.

Une sourde explosion a retenti au village de Souscolline cette nuit, le malheureux "inventeur"Dofron n'aura plus qu'a tenter de remettre en état son laboratoire aprés l'explosion de l'une de ses préparations , censée selon lui améliorer grandement le quotidien des aubergistes. Il déplore outre la perte du fruit de ses recherches actuelles celle de son carnet de notes "scientifiques" qui aurait brulé dans la pagaille faisant disparaitre en fumée nombre de ses recettes.

Le sombre guerrier Elfe avait réussi à s'entretenir avec un shaman des eaux... Sans la Dent, relique sacrée du peuple lézard, les créatures ne pouvaient se maintenir en ces fonds manquant par trop de sel. Le rituel des éléments ne pouvait plus être accompli et les eaux sacrées régénérées. Le peuple lézard se mourrait à petit feu...

Ashrakh réussit à convaincre par quelque miracle le shaman de préter quelques uns de leurs jeunes guerriers, afin de rechercher la relique là où elle avait été jetée mais ce fut en vain. Le guerrier voyait les créatures fouiller la zone puis toujours plus loin en aval, toujours sans résultat, point de trace de la Dent sacrée, plus de moyens d'effectuer le rituel.

De larges zones blanches couvraient petit à petit les épaules et le dos des créatures là ou les écailles déssechées étaient tombées, peu à peu la maladie gagnait du terrain, Typhon n'aurait pas de pitié pour qui avait perdu sa relique......
Restait une solution pour survivre ...ce qui restait du peuple lézard de Pierrelune devrait tenter de rejoindre la mer ou mourir.

La fin de la tréve accordée approchait peu à peu, les Lézards avaient tenu parole et plus aucune attaque n'avait été perpétrée à l'encontre des "humains", pourtant haïs et considérés comme des voleurs...
Une partie du peuple décida de suivre le shaman en direction de la mer, afin d'implorer la protection du puissant Typhon.
Les chefs du clan accompagnés de quelques fidéles décidérent bien que trés affaiblis de rester, de vendre chérement leur peau en se vengeant des voleurs ... les sssales humains de la ville sauraient bientôt ce qu'il en coûte de défier le peuple des eaux, ils ne mourraient pas seuls...

Les grandes cavernes humides étaient presque vides désormais, plus de doux sifflement échangés d'une caverne à l'autre, plus de ces belles ornementations qui avaient fait la fierté du peuple des eaux, toute la joie s'était retiré avec le depart des derniéres familles.Ne restaient que quelques guerriers dépenaillés ,le visage farouche, entourés de leurs chefs. Le veilleur à la porte ,semblait lui même affecté ne se déplacant presque plus. La mort était aux portes cette fois. Restait la mort, et l'honneur.La mort ,et la vengeance.