[ A LIRE ] La Charte des Guildes

Toute guilde officielle, de même que chacune des deux églises, est souveraine en sa demeure. Ceci inclut l'ensemble des bâtiments qu'elle possède et des membres qui y sont enregistrés. S'en prendre à l'un ou l'autre est considéré comme une agression de la guilde dans son ensemble.

Les différents entre guildes sont directement réglés entre leurs chefs respectifs. L'arbitrage du Conseil peut être demandé et, en dernier recours, celui du Protecteur. On dit que les châtiments qu'inflige ce dernier n'ont rien à envier à ceux de Syphère elle-même, aussi personne n'a-t-il osé faire appel à lui depuis de nombreuses années...

Si aucune guilde ne voudrait risquer une guerre civile en agressant ouvertement les autres, tensions et actes d'hostilité ne manquent pas. Espionnage, corruption, vols ou meurtres, tous les coups bas sont permis, de même que le recours à des organisations criminelles spécialisées dans les besognes les plus sales. Cette guerre larvée se déroule dans un climat d'hypocrisie générale, l'essentiel étant de ne jamais attirer de trop près les attentions du Protecteur ou de Syphère sur ses propres agissements.

Une pratique ancienne consiste à envoyer une flèche brisée à ses rivaux pour lancer une vendetta à leur encontre. Cet usage ne semble plus avoir servi depuis longtemps, bien que tout le monde en Leanbruùun comprenne encore clairement ce que signifie l'expression « flèche brisée ».

Selon leur croyance et le droit du Royaume, il n'existe aucune limite au champ d'action des Enforceurs. Dans la capitale, il ont pourtant du se résigner à accepter la réalité d'un rapport de force qui leur est défavorable : une alliance des autres guildes ne pourrait en en effet mener qu'à leur destruction totale... Les récents excès du Justicar Ozomastin et de ses sbires ( invasion de la Tour d'Entropie, accrochages multiples avec l'Hôpital ) semblent avoir poussé à bout la patience du Conseil, et même la fidèle Brianne de Monfort a demandé à ses Lames de garder leurs distances avec les demandes des Enforceurs.

De fait, un Justicar doit obtenir l'autorisation d'un chef de guilde pour enquêter dans ses domaines réservés. La charte lui reconnaît également le droit d'interroger ou de faire comparaître une personne attachée à une guilde, mais il se doit de préserver son intégrité morale et physique ce faisant ( ce qui interdit notamment tout emprisonnement arbitraire à son encontre ). En retour, les guildes s'engagent à ne pas entraver l'application d'un jugement prononcé en bonne et due forme contre un de ses membres.

Cette situation n'est pourtant pas sans conséquences néfastes. La première est que nombre de sujets du Royaume ont intégré une guilde uniquement pour obtenir une certaine immunité contre le droit des Enforceurs. La seconde est que la frange la plus exaltée des Enforceurs, furieuse de voir les entraves mises à sa mission sacrée, a tendance de devenir de plus en plus violente envers ceux qui ne peuvent se soustraire à sa Justice.