La vie quotidienne

Le passage des jours, des saisons et des années est marqué de manière parfois très différente selon les contrées. Dans le royaume de Leanbruun, l'ancien calendrier czar a rythmé la vie des gens jusqu'à la chute de la Nécrarchie. Il a été abandonné pour un nouveau comptage qui démarre à la chute de ce royaume et avec l'avènement du règne du dragon. On l'appelle Calendrier du Dragon et les années en sont marquées par le sigle AD ( Année du Dragon ). Nous sommes actuellement en 451 AD.

Les années de 365 jours sont divisées en 12 mois de 4 lunes ( un peu plus en fait pour arriver au compte des jours ). Les mois de Syphère correspondent à ceux d'un calendrier importé, et que les érudits connaissent sous le nom de calendrier de Metzo. Des fêtes et festivaux d'importance variable s'égrènent tout au long d'une année, et sont généralement associés à un panthéon, voire une divinité en particulier.

Kaï ( janvier )
La Nouvelle Année : fête en l'honneur d'Ashen Kaï, censé remettre par sa joie de vivre du beaume au coeur des gens en plein milieu de l'hiver.

Urial (février )
Souvent le coeur de l'hiver, qui reste pour cette raison sans célébrations. Les gens se calfeutrent en attendant des jours meilleurs.

Myrth ( mars )
Les Feux de Scylla : des torches sont allumées un peu partout, de peur que la muse n'oublie le monde dans la tristesse de l'hiver et porte son regard ailleurs.
L'Equinoxe de Printemps : fête champêtre mettant principalement à l'honneur Bellona et Lase, pour que l'année soit féconde et les floraisons abondantes.

Cirus ( avril )
Le Festival des Epées : une rencontre de guerriers qui célèbrent le retour de la saison des batailles, mais aussi une fête placée sous le signe de l'honneur et de la fraternité ; nombre d'alliances entre individus, organisations voire pays sont signée ou renouvelées en ce jour ; les dieux associés sont Morotaï et Fulrim.

Bellon ( mai )
L'Appel des Profondeurs : les habitants de Salvemer honorent Typhon pour qu'il mène à eux les Leviathans porteurs de l'encre de Mu plutôt que de les laisser succomber à l'appel du large et des profondeurs marines.
Les Noces Blanches : de nombreux couples se marient en ce jour consacré à Bellona et à la fécondité. On dit que c'est la une garantie de faire un mariage heureux.

Fyrûl ( juin )
La Nuit éphémère ( solstice d'été ) : fête de la joie, de l'amitié et des plaisirs sans fin ; banquets, danses et spectacles rythment cette fête où il ne fait pas bon de se retirer avant l'aube. Sylla et Ashen Kaï en sont une fois de plus les divinités d'honneur, bien que Charybdes soit aussi honoré dans certains milieux fermés.

Lidd ( juillet )
La Chasse sauvage : de grandes battues sont organisées et les bêtes tuées consacrée à Lase dans ses sanctuaires sylvestres.

Sol ( août )
C'est un mois marqué de nombreuses fêtes et festivaux locaux, bien que leur éclat ait quelque peu diminué depuis la chute de Czaroth.
Le jour des Héros: presque tout Syphère lève une coupe aux héros qui se sont sacrifiés pour délivrer le monde de l'emprise de la Nécrarchie. Certains font sonner de puissants cors en l'honneur de leur dernière bataille, notamment les adeptes des dieux guerriers.

Hator ( septembre )
L'Equinoxe d'automne : fête en l'honneur de tout le Panthéon des Neufs pour le remercier de sa bienveillance tout au long de l'année passée. Le vin nouveau y est consommé en abondance, de même que la bière fraîchement brassée
L'Hommage : un hommage au dragon et à sa puissance, après que lui aient été remis les produits rares qui constituent son tribut annuel.

Rün ( octobre )
Les Hécatombes : des fruits de la récolte de l'année et de jeunes animaux d'élevage sont brûlés dans des fosses creusées à même le sol, pour honorer Hecate et implorer sa miséricorde lors de ses moissons divines.

Noctis ( novembre )
Pas de fête officielle, mais ce mois et le suivant restent privilégiés par les adeptes de Pandora pour lui rendre hommage dans les longues et froides nuits de l'hiver naissant.

Neteris ( décembre )
Les Roues Incandescantes ( solstice d'hiver ) : des roues enflammés sont lancées sur les pentes des collines pour conjurer la nuit et rappeler des jours plus longs.

Le royaume de Leanbruun utilise trois métaux pour battre monnaie : l'or, l'argent et le bronze. La monnaie de bronze se compose en fait de cuivre rouge mêlé à un peu d'étain ou de zinc. Ce métal a une dureté considérable, ne s'use que très lentement au frottement et ne s'oxyde qu'à la surface, propriété devenant même une qualité et donnant naissance à une belle patine. Depuis la chute de Czaroth, le cuivre jaune - ou orichalque - a cessé d'être utilisé faute d'accès à ce métal pourtant bien plus apprécié que le cuivre rouge.

La pièce d'or se nomme Dragon. Elle a remplacé l'ancien Soleil émis du temps de la grandeur de l'Ouest. Des demi-dragons sont parfois frappés lorsque le métal se fait rare, leur poids réduit de moitié étant indiqué par le creux circulaire percé au centre de la pièce originale.

La pièce d'argent est la Lune. On émet également des demi-lunes selon le même principe que ci-dessus, parfois aussi des doubles lunes au poids multiplié par deux ( mais souvent légèrement moins dans la pratique... )

On émet en cuivre de petites pièces très fines appelées Lames. Les quelques lames d'orichalque encore en circulation valent à peu près le double des lames de cuivre rouge. Le nom familier de ces pièces est Rouquines ou Rouquettes.

Battre monnaie est un privilège réservé aux ateliers officiels de la capitale, sauf pour les pièces de cuivre. Ces dernières peuvent être fabriquées par les seigneurs territoriaux, avec une effigie différente mais un poids et un taux de cuivre égaux à ceux des ateliers de Leanbruun.

L'ancienne monnaie elfique était constituée de pièces de bois précieux finement gravées et numérotées, et connues sous le nom commun de Marques. Les marques n'ont plus cours dans le royaume, seuls les elfes de Moandor étant capables de les fabriquer et de les identifier. On dit que les sectataires réfugiés dans les Bois de Lyr continuent d'y avoir recours entre eux, mais les rares échanges qu'ils consentent à faire avec Skald sont bel et bien réglés en monnaie officielle.

Dans les seigneuries de Skald et Salvemer, l'ambre jaune sert encore de monnaie occasionnelle. Rejeté sur les rivages de la Mer des Brumes, il est récupéré et vendu à des joailliers. Certains s'en servent au poids à la place des monnaies du royaume, surtout en cas de crise de confiance dans la valeur de cette dernière. A ne pas confondre avec l'ambre gris, en fait de rarissimes et malodorantes déjections de cétacés rejetées elles-aussi sur les côtes.

Le troc reste encore pratiqué un peu partout, et tout spécialement à l'écart des agglomérations. Se rendant rarement en ville, les fermiers isolés n'ont en effet pas grand'chose à faire d'une économie monétisée et préfèrent se livrer directement à un échange de biens ou de services.

Bien que les échanges de grande envergure se soient taris depuis la malédiction de Czaroth, certains marchands et banquiers utilisent toujours la lettre de change pour éviter d'avoir à déplacer de grandes quantités de métal.

A noter pour finir que les pièces de fer de l'ancienne Czaroth, les Roues, n'ont guère de valeur que pour le recyclage de leur poids en métal. Qui voudrait de toutes manières manipuler ces monnaies volontairement munies de pointes aiguës pour blesser leurs utilisateurs ?

La joute armée est l'épreuve martiale par excellence, la seule à laquelle daignent se livrer les vrais guerriers. La noblesse du royaume en raffole, hommes et femmes confondus. Ce n'est pas que le peuple n'aime pas ce genre de spectacles, bien au contraire même, mais il ne peut y participer directement comme dans les autres formes de divertissements. Les membres de la Confrérie des Lames ont pour habitude de s'illustrer régulièrement dans cet exercice qui n'est qu'un prolongement de leurs entraînements habituels

# la lice : forme polissée de la mêlée, elle oppose deux cavaliers armés de boucliers et de lances épointées ; l'objectif est de casser sa lance sur le bouclier ( 1 point ), le heaume ( 2 points ) ou de désarçonner l'adversaire ( victoire immédiate ). La joute montée se joue en trois lances au maximum. Elle est à grand tort considérée comme sans danger, une mauvaise chute ou des éclats de bois traversant une visière pouvant avoir des conséquences graves et parfois fatales..

# la mêlée :il s'agit en gros d'une bataille dans un enclos, les combattants se battant chacun pour soi ou pour un camp désigné à l'avance. Tous les coups sont permis, aussi blessures et morts ne sont-elles pas rares. L'usage des sorts est rarement autorisé dans ce genre de combat. On peut en revanche se battre à cheval, mais seulement si tous les participants sont montés eux-aussi.

# le duel magique :il oppose deux lanceurs de sorts dans un duel qui se rapproche un peu de la lice. En effet, les mages peuvent s'y envoyer tous les sorts de leur répertoire, mais ne peuvent jamais entrer en contact physique l'un avec l'autre ( une limite les sépare qu'il leur est interdit de franchir ) . Comme de juste, le dernier à rester debout est déclaré vainqueur. L'Orbe voit d'un très mauvais oeil les étudiants qui participent à ce genre d'exhibition, sauf s'il s'agit d'une querelle d'honneur ( mieux vaut en effet vider ses différents sur un champs ouvert que dans les laboratoires de l'école... ).

# le concours de tir : ce défi d'adresse concerne le plus souvent des archers et arbalétriers, mais le lancer de couteaux et de haches est parfois pratiqué lui aussi. Les concurrents sont éliminés en rondes successives et la cible reculée toujours plus loin. Le plus adroit remporte la mise, traditionnellement une flèche d'or dans les plus grandes occasions.

# Les jeux de lancer sont très prisés lors des fêtes et autres rassemblements populaires. On y trouve notamment :

- les anneaux : lancer des anneaux de métal pour les faire s'enrouler autour de tiges plantées sur un socle de bois... un jeu d'adresse considéré comme plutôt enfantin ou féminin.

- les troncs : lancer le plus loin un tronc de bois équarri... un sport de brutes donc. Existe aussi une variante où le tronc doit tomber dans une zone délimitée et pas n'importe où.

- les Halfelings : une variante pratiquée à Sous-Collines, essentiellement depuis que les nains et les halfelings y cohabitent en bonne harmonie. Le halfeling est censé porter un casque et une armure matelassée, ou le jet doit se faire vers un plan d'eau. Pourquoi jeter un être vivant d'ailleurs ? Il semble que les mimiques du projectile en vol soient toujours des plus amusantes pour les spectateurs... les autres halfelings tout particulièrement.

# Tout aussi populaires, on trouve les épreuves de grimper à la corde ou sur un mât, éventuellement enduit d'une substance glissante pour rendre l'escalade plus ardue. Le mât de cocagne est toujours un grand succès : au sommet du mât est posée une roue, de laquelle pendent divers objets ( généralement des aliments : poulet, gigot, saucisses... ) que le grimpeur doit essayer de décrocher avant de se laisser glisser à bas. Le mât de cocagne est la grande spécialité des marins de Salvemer, qui se gaussent volontiers des étrangers et de leur maladresse à tenter de les imiter.

# A Skalde, où le bûcheronage est un art, on pratique volontiers des exercices comme la coupe d'arbre ( celui qui fait tomber son arbre le plus vite a gagné ), ou encore la danse des rondins : les concurrents se tiennent sur un rondin de bois jeté à l'eau et doivent rester en selle plus longtemps que tout le monde. L'exercice est parfois épicé lorsque plusieurs compétiteurs doivent partager le même tronc.


On parle aussi de divertissements illicites qui se pratiqueraient dans les bas-fonds de la cité. Drogues interdites, jeux d'une extrême violence, et autres activités inavouables... mais qui peut affirmer de telles choses sans s'en être rendu compte de ses propres yeux ?