santino Admin
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| Sujet: Dans les pas de Sylla Mar 26 Jan 2010 - 9:20 | |
| Le Lotus Blanc, LeanbruunLa jeune femme est négligemment assise dans un fauteuil rembourré de cuir. Elle semble n'avoir pas bougé de là depuis des heures, comme en attestent sur la table de verre poli les cercles de ses nombreuses coupes antérieure. La dernière, encore à demi-pleine, se porte régulièrement à ses lèvres dans un geste oublieux et pourtant plein de grâce. De temps à autres, elle balaie lentement l'assemblée du regard, faisant doucement tinter les pendeloques d'argent qui ornent ses oreilles. Elle s'attarde avec envie sur les nobles de son âge pendues au bras de quelque beau jeune homme, parfois même d'un aristocrate mûr en mal d'amour. Elle rend avec malice leurs regards à ceux qui semblent apprécier sa propre beauté, les invitant à se lancer dans quelque tentative courtoise à son égard. Puis elle replonge dans cette mélancolie qui la rend à la fois si distante et si désirable auprès des habitués du Lotus Blanc. Certains se rappellent encore la petite fille qui courait entre les tables avec sa complice Phèdres, renversant parfois un verre pour être fessées dans l'hilarité générale. Quelques uns parmi les amis de la famille Peyresdragon se rappellent aussi la venue d'une prêtresse sur son berceau, liant son destin à celui de la Muse alors même qu'elle respirait ses premières goulées d'air libre. L'enfant est devenue femme, une si belle femme, mais si mélancolique aussi. Dans ses longues heures de solitude, Aliénor regarde avec détestation son passé, brûlant son présent à se dire que l'avenir qui l'attend semble ne pas devoir valoir la peine d'être vécu. Un étrange gnome fait depuis peu parler de lui dans la taverne huppée. Il n'est ni beau ni distingué, parle fort et cherche querelle à tous les habitués. Malgré cela ou à cause de cela, Alinéor semble piquée de curiosité pour cette attitude si différente de celle de la noblesse léanbrunnaise. A vrai dire, ce Trombloc - quel nom impossible à retenir - l'amuse. Et ces femmes qui l'accompagnent... jolies et pourtant dépourvues de tous les attributs élémentaires qui subliment la beauté dans la capitale. Une esthétique brute, naturelle, que la jeune femme trouve au fond d'elle-même si désirable et si rafraîchissante. Et ce parfum, si indéfinissable... celui de la liberté peut-être ? | |
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